Dialogue générationnel et transmission des valeurs et du patrimoine immatériel

Les itinéraires de pèlerinage, un laboratoire européen à ciel ouvert



Europa Compostela

 

1.     Le pèlerinage, un phénomène de civilisation


La tradition du pèlerinage est un phénomène de civilisation. De tout temps, l’homme en quête d’un sens à sa vie, à son origine a cherché dans l’univers, dans le monde qui l’entoure une explication pouvant répondre à ses interrogations profondes. 

Commun à toutes les religions, il vient s’inscrire dans l’évolution de nos sociétés comme un rituel nécessaire à l’expression de sa religiosité. Aux quatre coins de la planète, les individus se sont mis à marcher vers les lieux dits “saints”, sacrés” effectuant un parcours spécifique, alliant effort physique, recueillement, prière et introspection. 

D’Orient en Occident, les lieux saints bénéficient d’un aura incommensurable, indescriptible de l’ordre du divin faisant déplacer les foules.

Ces déplacements auront, durant des siècles, façonné l’histoire, la géographie et ses paysages, développé les échanges économiques, culturels, artistiques. Ils auront favorisé le dialogue entre les peuples et nourrit des visions politiques. A notre époque, ils se perpétuent et par leur impact, contribuent à la construction d’une société qui nous ressemble. 

Au fil du temps, l’acte de pérégriner trouvera des dimensions nouvelles, au delà de la “foi pure”, laissant apparaître de nouvelles approches spirituelles tournées vers la notion de développement personnel, culturelles, sportives avec la considération du défi, du dépassement de soi et d’autres aspects encore que nous aurons l’occasion d’aborder. 

Par ailleurs, outre la tradition que l’on peut qualifier de “pratique humaine”, coexiste l’itinéraire parcouru. Plus qu’un espace physique concret, identifié, il devient un “chemin” presque métaphysique, parfois personnifié, un lieu de vie et d’expression, sans lequel l’acte de pérégriner perdrait un de ses fondements.



Europa Compostela. Les pèlerins devant le Conseil de l'Europe.

2.     

Compostelle, entre tradition et modernité


En Europe, les chemins de pèlerinage accueillent aujourd'hui des centaines de milliers de pèlerins et de marcheurs. Ils sont fréquentés par des Européens de tous âges, de toutes religions, voire agnostiques. Ils y trouvent un espace de dévotion, de méditation, tout comme un espace de développement personnel. On y pratique un tourisme sportif, à pied, à cheval ou en vélo. 

C'est un faisceau de routes qui ont constitué le maillage des réseaux de communications actuels, reliant imaginaire et réalité sociale, ainsi qu'un élément structurant l’aménagement du territoire qui permet la revitalisation de petites localités, la relance d’un tourisme alternatif et la création d'emplois. Itinéraire concret, les chemins rassemblent de nombreux hommes et femmes, partageant une expérience commune. Il y a ceux qui marchent, découvrent, venus du monde entier et parcourant à pied ou autre moyen ces tracés millénaires ou plus récents; ceux qui s’organisent, offrent des produits touristiques, structurent une chaîne d’accueil et d’information afin d’aider les marcheurs et les visiteurs dans leur périple.

Les chemins de St Jacques ont été déclarés « 1er Itinéraire Culturel Européen » en 1987 puis « Grand itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe » en 2004. Itinéraire de « civilisation », ils ont été  choisis en qualité de patrimoine unique et exceptionnel, artistique, architectural, musical, littéraire, ethnographique et imaginaire, autant d’éléments constitutifs de l’identité européenne. 

Il permet au citoyen d’appréhender ses racines, de s’inscrire dans une mémoire collective, de développer un sentiment d’appartenance et d’être un acteur à part entière de la construction européenne. 

La Déclaration faite à Saint-Jacques de Compostelle en octobre 2007 au Puy en Velay a, 20 après, rappelé l’enjeu de ces chemins, la nécessité de continuer à les préserver tout en les développant. Ceci en prenant en compte les changements sociaux, culturels et politiques survenus depuis qui ont ouvert de nouvelles perspectives et nécessite une relecture.



20ème anniversaire des Itinéraires culturels. Le Puy-en-Velay. 


Les éléments structurants : 

Les Chemins de Saint Jacques aujourd'hui

 

Les fondamentaux

 

Les chemins de St Jacques de Compostelle s’inscrivent dans une réalité, une époque. Leur organisation, les personnes les parcourant sont le témoignage d’une évolution indéniable, c’est un phénomène de civilisation. Nous ne pouvons pas voir les chemins d’aujourd’hui comme ceux d’hier car cela signifierait ne pas comprendre leur sens ni être capable de répondre au défi qu’ils posent en terme de religion, philosophie, de sociologie, ethnologie, géographie, d’éthique. Leur reconnaissance en qualité d’Itinéraire Culturel en font aujourd’hui un véritable espace « neutre » où peuvent cohabiter toutes les valeurs humaines qu’elles soient issues de la religion (toutes les fois y sont exprimées), de la philosophie (le sens de la vie, la considération du monde, etc.), de la géographie (les paysages, le développement durable, la responsabilité sociétale), de l’ethnologie (on retrouve de nos jours une représentation mondiale des populations), de l’éthique (solidarité, fraternité, partage), psychanalyse (la réalisation de soi, l’affirmation de son identité, etc.)  et d’autres domaines qu’il resterait à analyser. Et c’est ce qui les rend d’autant plus riches et extraordinaire dans cette capacité d’être au XXIème siècle un vecteur de « brassage universel ». 

Sur les chemins de St Jacques, c’est « le monde » qui s’y reflète.

 

Le pèlerin : Qu’il soit pèlerin, marcheur, randonneur, l’important se situe dans l’acte de « marcher » et de se déplacer. Sa motivation est diverse (pratique d’une religion, expression d’une foi, quête spirituelle plus large, démarche initiatique, défi sportif, attrait culturel, désir d’aventure et de rencontres, approche touristique simple, etc.).

 

L’hébergement : Il existe plusieurs types d’hébergements qui dépendent de la chaîne d’accueil des associations, de l’Eglise, des particuliers ou des infrastructures touristiques et hôtelières (en familles d’accueil, des gîtes collectifs d’associations, des gîtes privés, des chambres d’hôtes et d’hôtels, des pensions). Les hébergements peuvent être classés en deux catégories essentielles : les accueils « touristiques et les accueils à vocation «hospitalière ». Dans cette dernière, on distingue deux volets : « l’hospitalité chrétienne » qui est l’expression d’une religion au travers d’un acte de charité et « l’hospitalité dite sociale » qui cultive cette valeur dans un sens éthique et universel sans considération religieuse. Les deux répondent à des besoins réels et doivent satisfaire ensemble l’accueil de tous les marcheurs.

On mettra en avant une particularité française en développement : la chaîne d’accueil en famille qui obéit à un fonctionnement propre et régit par une charte. Cette chaîne peu à peu se met en place dans toute la France (Voie d’Arles, Voie de Tours en particulier, En Alsace, en Champagne Ardenne).

 




Les hospitaliers : Ce sont des volontaires en charge de la gestion des gîtes associatifs et accueil des marcheurs. On qualifie de même les religieux. C’est l’acte qui est qualifié et non l’appartenance religieuse.

 

Les familles d’accueils : Ce sont des familles qui se structurent entre elles pour proposer une chaîne d’accueil des marcheurs au long des voies jacquaires. Les marcheurs peuvent ainsi être logés et nourris d’étape en étape par des familles qui les reçoivent chez elles et offre une vie de famille ponctuelle.


La credencial : Passeport ou carnet du pèlerin, il est nécessaire pour témoigner de son parcours et faciliter son hébergement tout au long des chemins. Il est demandé dans les gîtes et différents accueils à la disposition des marcheurs.  


Le chemin : On peut faire émerger de ce nom plusieurs dimensions. Tout d’abord, on y perçoit le chemin, sentier physique que l’on parcourt. Et en continuité, il a une notion de « mesure ». On peut également mettre en relief le chemin plus « initiatique », démarche intérieure en liaison avec les centaines de km parcourus.


L’itinéraire culturel : La notion d’itinéraire englobe la vision paysagère, géographique du chemin, patrimoniale et met en évidence l’aspect de la culture au sens large (lié aux populations, aux arts, au patrimoine matériel et immatériel, etc). Elle est un socle pour le développement du tourisme qu’il convient ici de qualifier « d’éthique » en considération du fondement des chemins de St Jacques et des valeurs fortes qui les représentent.


Le patrimoine matériel et immatériel : Patrimoine bâti et patrimoine intangible cohabitent. Nous les avons à plusieurs reprises évoqués.


Tourisme et pèlerinage : Nous avons ici la problématique d’un phénomène de civilisation dont l’élément central, dans notre cas les Chemins de St Jacques, ont un fondement religieux. Ce phénomène aux multiples facettes s’inscrit dans une période donnée et par conséquent dans une organisation de société spécifique. Son évolution actuelle est symbolisée à la fois par :

-        l’évolution des termes qui les qualifient « Chemins de St Jacques » et « Itinéraire Culturel »


-        l’ouverture universelle qui se dessine avec la prédominance de l’expression d’une spiritualité sans dogme (d’une tradition religieuse, expression d’une foi catholique, nous trouvons une forte tendance à une quête spirituelle personnelle, intime,  non plus l’expression d’une religion affichée).


-        sa dimension culturelle affirmée (mention Patrimoine de l’Humanité et Grand Itinéraire du Conseil de l’Europe) générant le développement du tourisme.


-        la volonté de l’Eglise de renforcer les pèlerinages et de préserver le sens chrétien des chemins et de les développer dans cette perspective.



Europa Compostela. Du labyrinthe à la lumière.


La dimension paysagère : Les chemins de St Jacques représentent un patrimoine européen naturel de grande ampleur et riche par sa diversité. Il convient de les préserver et d’éduquer à leur sauvegarde. D’un autre point de vue, l’entretien des chemins et balisage homogène est indispensable pour un accès facile d’accès des marcheurs.


Les valeurs intrinsèques : Fraternité et tolérance (respect et partage avec tous les marcheurs (il y a l’idée de « nous sommes tous égaux face aux difficultés »), solidarité (entraide face aux vicissitudes de la marche), hospitalité (capacité d’accueil, d’acceptation de « l’autre » quelle que soit leur origine et statut social) 

 

Tourisme et pèlerinage : 

L’hospitalité comme espace de dialogue et de transmission de valeurs

 

          Le tourisme contribue de façon significative à la prospérité d’un pays ou d’une région. Il favorise la reconnaissance de son patrimoine naturel, culturel, immatériel, forgeant ainsi « une » identité, celle du territoire qui en constitue l’écrin. Il est prévu que dans les cinquante prochaines années, son essor soit exponentiel avec un rôle prépondérant dans les échanges économiques internationaux, une composante incontournable du développement économique et social. De masse, et il en existe de nombreux exemple de part le monde, il peut mettre en péril de grands sites. Face au danger évident de dégradation dû à la sur fréquentation, à la « perte d’âme » possible dans l’appréhension du patrimoine, perçu comme un « objet de consommation », s’est révélée la volonté de mettre en place de nouvelles pratiques touristiques.

 

Dans ce contexte, un tourisme « intelligent » est né, lié à la fois à l’implication des acteurs en faveur de la préservation du patrimoine quelle que soit sa forme et l’évolution des besoins du public. Concilier découverte de « l’autre » au travers des richesses du territoire, d’apprendre et comprendre une histoire, d’inscrire la démarche touristique dans une démarche de connaissance, authentique, a très certainement donné un élan nouveau aux pratiques. 

Les destinations exotiques et le tourisme de plage ont quant à eux souffert de plusieurs facteurs : crise économiques, danger de conflits, banalisation des offres touristiques avec une uniformisation des lieux d’accueil ayant entraîné à la longue un désintérêt pour ce type de pratique. Aussi on relèvera les changements des habitudes consommatrices induits par la réduction du budget familial consacré aux loisirs et l’augmentation du temps libre, favorisant les séjours courts et de proximité.

 




Les nouveaux modes de tourismes engendrent de nouvelles approches stratégiques. L’évolution de nos sociétés, de loisirs, de haute technologies et avancées scientifiques, de recherche d’authenticité et appartenance identitaire, ont vu naître et croître de nouvelles pratiques touristiques. On relève en particulier les formes suivantes, à fort potentiel de croissance et qui, face à l’enjeu environnemental désormais d’actualité, demanderont la mise en place de nouveaux outils et savoir faire à caractère collectif qui s’exercent au bénéfice de la filière tourisme (commerce en ligne, information touristique et patrimoniale, mutualisation du contenu Internet, webcams en réseau, regroupement des opérateurs du tourisme, NTIC mis au service de la promotion touristique internationale) et intègrent de façon significative le respect de l’environnement et des paysages.


Tourisme culturel et patrimonial / Dimension culture et identité Européenne / Label Patrimoine d’Europe et programme spécifique que Conseil de l’Europe « les Itinéraires Culturels »

Tourisme vert et durable / Enjeu environnemental et développement durable/ Liaison des besoins d’authenticité, nature et santé

Le tourisme « éthique » / Dimension dans laquelle s’inscrivent les actions de développement touristique liée à une éthique pour une exploitation cohérente et intelligente des ressources en respect de l’homme et son environnement.

Le e-tourisme et e-commerce / La place des nouvelles technologies dans les habitudes touristiques / Le numérique, support de la nouvelle donne de production et diffusion de l’information touristique                 

Dans ce panorama et au sein de la nouvelle problématique qui se dessine du fait des changements des modes de pratiques touristiques et de la stratégie mise en œuvre pour la préservation du patrimoine sous toutes ses formes, le tourisme culturel tient une place exceptionnelle. Il semble également être l’espace de tous les dangers. Son développement se caractérise par l’organisation des acteurs du tourisme, aux profils divers qui pour autant participent tous à l’offre. Ainsi on retrouve des associations, des professionnels du tourisme, des responsables publics, des élus, dont les objectifs et visions ne sont pas toujours concordants et homogènes.

Par ailleurs, deux axes sont à mettre en relief accentuant les contradictions sur le terrain : d’une part la mise en oeuvre du tourisme culturel en elle-même qui doit s’inscrire dans une stratégie globale dans le respect des politiques menées en sa faveur au niveau national et européen, et d’autre part l’aspect économique pur des parts de marchés importants qu’il représente, ouvrant la perspective d’une possible instrumentalisation de la culture au détriment des valeurs sociales et humaines qui lui sont intrinsèques. 

Il est donc question dans sa structuration de prendre conscience des dangers que le tourisme culturel et son développement comporte afin de mettre en place des stratégies pertinentes et respectueuses à la fois des conventions et autres chartes protégeant le patrimoine et faits culturels ainsi que des habitants et acteurs locaux, les « visités », qui doivent pouvoir prendre une part active à l’élaboration de l’offre. Ceci afin d’éviter toute « folklorisation » et pouvoir mettre en valeur au travers des actions prévues l’identité du territoire et ses habitants, leur histoire. Il conviendra aussi d’éviter de générer des divergences évidentes avec des règles qui tentent de poser un équilibre, en favorisant des offres de loisirs élitistes, coûteuses et qui restent parfois figées face à la mouvance et exigence des demandes.




Lorsqu’on considère les Chemins de St Jacques aujourd’hui et son immense patrimoine, on ne peut plus lui porter un regard exclusif et analyser uniquement le phénomène religieux traduit par la pratique du pèlerinage, comme expression pure d’une foi chrétienne. Le regard actuel est « polyforme » et représentatif de l’évolution de notre société avec l’introduction de pratiques plus axées sur la quête du « soi » au travers de la marche et d’une expression personnelle. Ceci sans négliger que le pèlerinage existe bel et bien, que nombre de marcheurs parcourant les chemins, en France et ailleurs, témoigne de leur attachement au rite religieux.  Ce qui importe est de voir comment concilier les deux aspects qui surgissent, la pratique du tourisme et celle de la marche avec l’appréhension des espaces dits « sacrés », du patrimoine religieux et de ce fondement chrétien des chemins, omniprésent. Une nécessité qui se fait pressante face au succès retentissant des Chemins dont la fréquentation va croissante, phénomène à la mode.

Une valeur semble se détacher qui pourrait représenter un espace de dialogue possible, de création, de transmission de valeurs et de mise en place d’une pratique touristique « éthique ». Il s’agit de « l’hospitalité ». L’hospitalité, c’est une expérience, une aventure humaine qui nous relie les uns aux autres ; une fraternité qui permet d’ouvrir son cœur et d’accueillir son prochain sans jugement, avec confiance. Et dans notre société actuelle, devant affronter de nombreux troubles, centrée sur le matérialisme et l’urgence de sauvegarde environnementale, l’Hospitalité peut apparaître « déplacée », de ce fait, elle en devient une véritable « cause » que l’on se doit de défendre, préserver, raviver.

Les Chemins de St Jacques se caractérisent par cette Hospitalité symbolisée par toutes ces personnes, qui un jour, ont décidé de se mettre à la disposition d’autres marcheurs et pèlerins, de faire en sorte que le pèlerinage ou voyage qu’ils entreprennent se passent dans les meilleurs conditions, offrant gîte et couvert, conseils et soutien. Accueillir c’est aussi recevoir. Un grand penseur, Khalil Gibran, parlait de la générosité comme une action volontaire et reconnaissante de recevoir. « L’hospitalier » donc n’existe que par celui qui est « accueilli », et ce lien unique, précieux, se vaut de tout commentaire ou analyse.

L’organisation de l‘Hospitalité à proprement dite, sur le terrain, sa structuration concrète, les acteurs qui en sont responsables, et les défis qui se présentent à eux doivent être pris en compte et appuyés. Il est possible de favoriser la tourisme tout en préservant l’esprit des chemins mais très certainement par une approche innovante qui commence à se de valorisation de l’Hospitalité et de promotion d’un tourisme « éthique  et responsable ». 

La France, pays de passage et de départ des marcheurs et pèlerins tient une place unique dans la réalité des chemins. La fréquentation de chemins qui la traverse augmente peu à peu ce qui met en relief le manque d’infrastructures pour accueillir mais également l’enjeu de l’organisation de l’accueil « hospitalier »  face au développement du tourisme. Si l’on regarde le cas espagnol, on note que la fréquentation sur les chemins atteint un paroxysme et l’organisation  d’accueil intègre la notion du tourisme avec ses applications notamment dans la communication (publicité, sites Internet, sponsorisations, organisations de pèlerinage sous formes de « voyage organisé », etc.). Ne peut-on pas craindre que l’esprit qui caractérise ces chemins millénaires se perde ou se corrompe par cette volonté de profiter de la manne financière que le développement touristique des chemins offre ?

Pour la France qui en est aux prémices, la question des choix à faire se concrétise. Que voulons-nous ? Comment voyons nous le développement des chemins ? Face au développement du tourisme, un enjeu de taille se pose pour les associations jacquaires. Quel rôle doivent tenir les associations de terrain responsable de l’accueil et gardienne de l’esprit hospitalier ? Quelle est la stratégie de développement du tourisme culturel menée par les opérateurs touristiques ? Quel partenariat possible entre association et opérateur en faveur de la préservation de l’esprit des chemins ? C’est ce défi qui nous attend tous. 

A terme, un tourisme non maîtrisé portera préjudice non seulement à cette valeur intrinsèque aux chemins mais aux chemins eux-mêmes et à leur esprit. Nous ne pouvons pas sacrifier au titre des importantes ressources financières qu’il génère ce patrimoine cet itinéraire unique et précieux qu’il est important de préserver pour les générations futures. 


Les chemins de St Jacques ne sont pas un itinéraire comme les autres… Ils sont un lieu préservé où se cultive les valeurs humaines, un espace comme suspendu dans le temps, vivant depuis plus d’un millénaire. Nous nous devons de réfléchir à la transmission de cet héritage à nos enfants.


(Intervention au Forum de Delphes, avril 2010.)

 


Europa Compostela. Maria Aranzazu, Coordinatrice.

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