M. Pierre Donadieu Un paysage peut-il être européen ?


 

Pierre Donadieu. Cliché Topia.


La question posée, celle de l’identité européenne d’un paysage, en amène deux autres. 

D’abord de quels paysages parlons-nous ? Et ensuite, comment définir l’identité européenne, si elle existe ? L’idée de paysage, qui nous intéresse ici, n’est pas seulement géographique ou historique ; elle ne dit pas uniquement qu’un paysage est situé sur un territoire national, espagnol ou  français par exemple, ou bien plurinational : l’Europe, mais qu’il exprime aussi une relation sensible à l’espace et à la nature, une identité locale, régionale, nationale ou transnationale reconnue par toute ou partie d’une société. 

Pour les historiens, et pour les juristes aussi, je pense, l’idée de paysage est assimilée à une catégorie de patrimoine, à un site. C’est donc d’abord sous cet angle que nous chercherons à savoir s’il existe des sites qualifiés d’européens ; puis nous nous demanderons si l’idée de paysage ne va pas au-delà de l’expression de l’héritage culturel ou de la mémoire, dans la mesure où elle contient aussi la notion de projet, ce que savent tous les paysagistes. 

Un paysage peut-il exprimer un projet européen, voire le projet de l’Europe ?

La seconde question est celle de l’identité européenne. Dans quelles conditions se ressent-on européen, a-t-on conscience d’appartenir à une culture commune européenne ? Simone de Beauvoir écrivait qu’elle s’était sentie pour la première fois européenne au cours d’un voyage aux Etats-Unis, en 1947, après avoir discuté avec des Américains, des Allemands, des Français et des Italiens. L’extériorité et le recul pour ressentir l’appartenance à une identité culturelle européenne sont en effet essentiels ; ils caractérisent l’attitude des étrangers vis-à-vis de l’Europe. Qu’est-ce qui est ou paraît européen pour un Australien, un Japonais ou un Nord-américain qui vient en Europe. La pluralité des cultures nationales ou régionales s’impose t-elle pour identifier les paysages entrevus ou recherchés, ou bien existe t-il des sites qui signifient l’Europe ? Et quelle Europe ? L’Europe historique des intellectuels, des écrivains, des économistes et des diplomates, ou bien la construction européenne contemporaine ?

 

Un déficit de culture européenne

La plupart des travaux sur l’identité européenne ne parlent pas de paysage, mais de patrimoine et l’une des références majeures concerne Les lieux de mémoire de l’historien Pierre Nora. Pour les historiens, en effet, le paysage considéré comme un site est une catégorie du patrimoine, à côté des monuments historiques, des langues ou de la gastronomie. Quand ils posent la question de l’existence des lieux de mémoire européens, c’est à dire communs et propres à fonder une identité européenne, dans le cadre institutionnel actuel, ils ne trouvent rien, car le projet contemporain est trop jeune. Il existe, sans aucun doute, des institutions et une bureaucratie européennes, mais il est clair pour  l’historien René Girault (1) qu’il y a “un déficit actuel de conscience européenne“, qui rend encore insaisissable l’existence de lieux de mémoire de la construction de la culture européenne.

Certes, il y eut, au moins depuis le XVIIIè siècle, et jusqu’à la seconde guerre mondiale, une Europe vécue comme telle  ; à partir du XIXè siècle, une Europe du goût bourgeois décelable dans le décor des rues, des intérieurs, dans le port du canotier ou du chapeau melon, dans la longueur des jupes et le port de la voilette qui étaient identiques à Vienne, Berlin, Londres et Paris. Il y eut un projet d’Etats-Unis d’Europe, où s’illustrèrent des diplomates comme Aristide Briand ; d’Europe artistique où les expressionnistes allemands étaient liés à Gauguin et Matisse, où les Espagnols venaient à Paris et les Français à Rome, où diffusaient dans toute l’Europe les idées modernes d’architecture et d’urbanisme du Bauhaus, puis de le Corbusier ; cette prise de conscience d’une entité européenne se fondait sur la circulation des éléments d’une culture progressiste : l’Art nouveau, les constructions en béton, le jazz et le cinéma par exemple.

Il y eut aussi une conscience européenne chez les écrivains (2), depuis Voltaire, Rousseau et les Romantiques, jusqu’à Paul Valéry, Thomas Mann, Stefan Zweig et Romain Rolland, à une époque où la revue Europe  célébrait les génies européens comme Goethe et Beethoven. Il y eut des trains européens comme l’Orient Express, et bien d’autres faits encore qui témoignaient de la mise en mouvement de l’intention européenne. Mais ce projet échoua sur les nationalismes et les patriotismes - la défense des nations, et s’acheva par la tragédie de la seconde guerre mondiale.

 


Paysage de la Lorelei


En France, des lieux de mémoire comme les monuments aux morts témoignent des conflits européens, mais aussi les champs de bataille de la première guerre mondiale comme Verdun, ou de la seconde guerre mondiale comme les plages de Normandie et les anciens maquis ; leur spectacle ne dit pas un projet européen commun, mais, au contraire, les conséquences douloureuses de l’affirmation et du débordement des identités nationales  (3). 

Et si les paysages de la vallée du Rhin évoquent des images romantiques communes à la France et à l’Allemagne, celles des amours de la Lorelei et de la musique de Wagner, si l’Europe politique y ancra ses premières fondations - la communauté européenne du charbon et de l’acier, ils expriment aussi le lieu autour duquel se sont forgées les identités respectives de la France et de l’Allemagne depuis le XVIIème siècle. Bref personne n’est mort encore pour la défense de l’Europe - heureusement ; aussi n’existe t-il pas de sites où cette défense ait pu avoir lieu, et donc pas de lieux de mémoire européens.

Certes des villes comme Bruxelles, Luxembourg et Strasbourg, lieux réels de la construction institutionnelle de l’Europe, ou symboliques d’étapes politiques de cette édification - Rome, Maastricht, Amsterdam -  pourraient prétendre à l’européanité, mais ce ne sont ni des sites, ni des lieux de mémoire reconnus comme européens, du moins pour l’instant.

 



Existent-ils des paysages européens ?

 

Dans l’acception paysagiste, le paysage ne peut être réduit à un patrimoine naturel ou culturel, à des sites célèbres comme les lacs du Connemara, la montagne du Lubéron, le pont du Gard, le cirque de Gavarnie ou la baie de Naples ; il exprime une mise en relation du réel et de l’imaginaire, une évocation du passé, une sensation instantanée comme une projection dans l’avenir. Le paysage fait cause commune avec la musique, la mode vestimentaire, le parfum ou la gastronomie. Ces produits de la culture offrent des identités presque toujours régionales ou nationales : les parfums, le champagne et la haute couture sont français ; les pâtes, les pizzas et les chaussures, italiennes ; les corridas et le flamenco, espagnols ; les paysages apportent parfois leur concours à la promotion de ces produits : sur fonds de landes légendaires une bouteille de whisky irlandais ou écossais, mais aussi de cidre breton, pour le chianti les coteaux de Toscane et pour l’eau de Volvic le manteau forestier des puys d’Auvergne.

La plupart des paysages reconnus ont d’abord une forte assise culturelle régionale. Depuis au moins deux siècles, depuis en pratique la diffusion des guides touristiques régionaux (les guides Joanne, verts, bleus en France), des pays sont sortis de l’anonymat, grâce surtout aux talents des peintres, des écrivains et aujourd’hui des photographes. La généalogie précise des paysages commence à être mieux connue grâce aux travaux des ethnologues et des historiens ; que ces paysages soient provençaux, normands ou bretons, lombards ou toscans, andalous ou castillans, gallois ou écossais, bohémiens ou bavarois, ils manifestent l’essence visible de l’identité de la région, du pays ou du terroir. Nulle confusion n’est possible entre les châteaux du Val de Loire, ceux de la Bohème ou du pays Cathare ; nul risque d’amalgame quand les traits du paysage sont singuliers comme les lavandaies de Provence, les calvaires et les bocages de Bretagne, les marais et l’art roman du Poitou, les oliveraies et vignobles de Toscane, les polders du Flevoland, les huertas espagnoles ou les forêts landaises. Ces paysages sont devenus dans la communication touristique des images symboliques de la ou des cultures régionales, de leur histoire, de leur langue et de leur économie, ce que Roland Barthes aurait appelé la provençalité ou la toscanité.



Paysage du Chianti. Cliché MTP. 


Parce qu’ils résultent d’abord des regards qui les constituent, les paysages sont d’abord régionaux ou locaux ; ils se fragmentent en autant de nuances qu’il existe d’histoires et de traits naturels et culturels singuliers. Personne aujourd’hui, parmi les touristes passant dans le haut Poitou, ne peut ignorer au sein du département des Deux-Sèvres les visibles différences de paysage qui distinguent la Gâtine de Parthenay, le bocage bressuirais, la plaine de Thouars et le marais Poitevin. Mais seuls certains paysages gagnent une notoriété nationale qui leur vaut aujourd’hui d’être recherchés par les touristes du monde entier. Et pour prétendre à cette distinction, la route est longue et les critères imprévisibles. Un Anglais qui traverse l’Artois et la Picardie trouve très français les rideaux d’arbres et les peupleraies qui jalonnent ces vastes plaines agricoles, mais cette observation régulièrement faite n’a pas suffi pour faire des plaines du Nord des paysages recherchés. De même, quand le paysagiste japonais Nakamura traverse la Beauce, il marque son plus vif intérêt pour ces immenses étendues céréalières inconnues dans son pays. Néanmoins, les monotones plaines de l’Ile-de-France sont toujours décevantes pour la plupart des amateurs ordinaires de paysage.

En revanche, les paysages de Toscane comme ceux de la Provence attirent chaque année des millions de touristes et de résidents secondaires, sans compter les habitants qui s’y installent définitivement, notamment pour leurs retraites. La qualité des paysages, de l’architecture et de l’art d’y vivre jouent un rôle majeur dans ces choix. Aussi le motif quasi pictural qui réunit les silhouettes élancées et sombres des cyprès et les formes des pins parasols et des oliviers symbolisent-ils aujourd’hui, pour le regard étranger, un des nombreux visages de l’Italie et de la France. Une partie de la France, la Provence, passe ainsi pour la nation toute entière, comme le Val de Loire et ses châteaux ou la Bourgogne et ses vins. Paysages régionaux, la Provence du Lubéron, la côte de Bourgogne et la vallée de la Loire d’Orléans à Nantes sont devenus des paysages français. Ce tour de passe-passe métonymique implique t-il qu’à tout paysage signifiant la France préexiste un paysage régional ? Analysons le cas particulier d’un paysage de renommée mondiale comme le parc de Versailles.

 

 


Perspective. Parc de Versailles.


Vue de la terrasse ouest du château, la perspective dessinée par le Nôtre offre un paysage grandiose depuis les bosquets jusqu’à l’horizon lointain du grand canal. Ce spectacle, dans le berceau des jardins dits à la française, évoque à la fois la rationalité cartésienne d’une géométrie qui met en ordre la nature et l’épopée absolutiste du Roi Soleil. Il signifie des traits historiques de l’identité culturelle française dans un lieu symbolique de l’histoire de la France : Versailles. Ce paysage est donc authentiquement français et les millions de visiteurs qui s’y pressent chaque année ne s’y trompent pas. Il n’a aucune attache avec une culture régionale vernaculaire d ‘Ile-de-France qui se confond ici avec l’histoire de la nation. De la même manière pourra t-on trouver en Angleterre, des jardins et des paysages qui expriment l’âme anglaise comme dans les areas of outstanding natural beauty“ : Costwolds ou Chilterns hills à l’ouest de Londres par exemple.

Si un paysage, comme nous venons de le montrer, peut exprimer une identité et une culture nationale, le même phénomène peut-il se produire à l’échelle supranationale et signifier par exemple une identité atlantique, méditerranéenne ou européenne ? Il est en effet possible de trouver des cultures supranationales comme les cultures péri méditerranéennes, mais sans projet d’union politique. Leurs paysages urbains et ruraux comme leurs cultures, de la Grèce à l’Espagne ont d’indiscutables dénominateurs communs qui les identifient au premier coup d’oeil ; le bleu du ciel, la lumière intense, le blanc des murs, les toits en terrasses ou en tuiles, les oliviers, les pins, les palmiers, les vergers et les vignobles, les terrasses agricoles et l’eau d’irrigation, les ports de pêche et les rizières. Avant d’être français ou italiens, ces paysages sont méditerranéens et portent en eux les valeurs latines fondatrices de l’histoire de l’Europe religieuse, économique et politique : de Venise à Marseille, d’Athènes à Barcelone et Madrid, au voisinage du monde islamique et arabe.

Au nord, là où cesse la méditerranéité, commence le monde des valeurs anglo-saxonnes, mais l’ensemble plurinational, de Gibraltar au Cap Nord ne dispose pas d’une culture commune correspondant au projet européen actuel. Alors la quête des paysages européens serait-elle vaine ? Ne peut-on trouver que des paysages métonymiques : la Toscane et Florence pour l’Europe, des lieux nationaux de mémoire de conflits : Verdun ou Waterloo, ou bien des fantômes de la vieille Europe  comme à Venise (4) ou Prague ?

 


Paysage de Florence. Cliché MTP.



Du Mont Saint-Michel à Disneyland Paris

 

La baie du Mont-Saint-Michel et le Mont, site classé au titre du patrimoine mondial, reçoivent un million de visiteurs chaque année. Est-ce un paysage européen ? C’est un indiscutable lieu de mémoire au sens de Nora ; d’abord un lieu religieux de pèlerinage à partir du VIIIème siècle, puis haut-lieu d’architecture gothique construit au XIIIème siècle, l’abbaye, qui résista à l‘invasion anglaise pendant la guerre de Cent ans, devint l’un des symboles du royaume français, Saint-Michel ayant été choisi comme protecteur de la France à partir du XIVème siècle. Consacrée par les peintres, encensée par les poètes, l’île entra dans le Panthéon des grands sites français. Haut-lieu symbolique de la chrétienté et de l’identité religieuse française, elle ajouta à ses titres de gloire ceux du classement au titre de la convention internationale de Ramsar sur la protection des zones humides et d’un label ministériel de paysages de moutons pâturant sur les prés-salés. Le Mont et sa baie appartiennent à la Normandie, à la France, à la Chrétienté et au patrimoine mondial. Si le Mont est européen, il l’est, semble t-il, de la même façon que la mosquée de Casablanca à l’extrême Maghreb, comme symbole de la relation avec l’univers religieux “symbole de l’Esprit planant sur les eaux“ (Genèse I, 1). Mais, là encore, rien ne rappelle le projet d’une Europe commune, l’appartenance religieuse, dans l’Union Européenne, divisant plus qu’elle ne rassemble.

Alors, si les lieux de mémoire et d’histoire apparaissent aussi impuissants pour témoigner du projet européen, pourquoi ne pas se tourner vers des lieux résolument modernes ? Pourquoi ne pas imaginer que l’un des véritables laboratoires du métissage culturel européen pourrait être un lieu forgé sur un modèle américain comme Disneyland Paris, ex Eurodisneyland. Ce n’est pas une provocation car, après tout, la plupart des caractéristiques modernes des sociétés européennes ont été empruntées au modèle américain : l’architecture, les modes de consommation, l’agriculture par exemple, sans parler des médias. 

Ni lieu de mémoire, ni particulièrement français, Disneyland Paris est un parc européen d’attractions, à l’américaine, fondé sur l’illustration des légendes des cinq continents, dont l’Europe : celles des contes de Charles Perrault (la Belle au bois dormant), des frères Grimm (Blanche-Neige et les sept nains), des romans de R.L.Stevenson (L’île de l’aventure) ou du suisse J.D.Wyss (la cabane des Robinson) ; et Discoveryland rend hommage aux créateurs européens comme Léonard de Vinci et aux romanciers visionnaires comme Jules Vernes. Les milliers de visiteurs européens qui circulent dans chaque lieu du parc sont ainsi “impressionnés“ par des images qui racontent les légendes européennes et les mélangent avec celles issues des autres continents. Certes le résultat de cette imprégnation multiculturelle est imprévisible et les simplifications sont navrantes ; mais il est certain que la plupart des visiteurs en ressortent, émerveillés, avec des repères culturels élargis au-delà de leur propre horizon (5) Disneyland Paris ne met pas l’Europe en image, mais crée des conditions pour imaginer une Europe aujourd’hui sans image, à l’échelle d’une autre culture mondialiste en gestation.

 

 


Conclusion

 

Un paysage peut donc être européen, s’il exprime l’européanité ; celle-ci peut-être un souvenir récent sous les traits d’une ville tragique comme Venise, une identité actuelle empruntant un visage séduisant à une région européenne, ou un site qui doit sa signification aux valeurs fondatrices - religieuses notamment - de la vieille Europe. La future convention européenne sur les paysages, projetée par le Conseil de l’Europe (6) indique clairement une évolution du sens patrimonial classique de la notion de paysage vers la prise en compte politique de la qualité du cadre de vie. Rien n’indique à ce stade que les paysages ainsi produits posséderont une identité européenne, mais il est certain que le processus qui les déterminera sera bien de nature européenne ; de ce point de vue, ils exprimeront en effet un projet commun aux États d’Europe, sans que l’on puisse préjuger du résultat : identités locales ou supra régionales ?

L’européanité se perçoit et se percevra de l’extérieur de l’Europe, à la manière de Wim Wenders qui, parti d’Allemagne pour travailler aux Etats-Unis, est finalement revenu en Europe, et non uniquement dans son pays natal, pour retrouver son identité et sa culture : “Nos identités vivaient et vivent toujours sous un même toit qui les protège toutes, l’Europe. Je me fiche de définir l’identité culturelle européenne pourvu qu’elle existe. Je prie pour qu’elle reste introuvable, afin qu’elle puisse rester évidente“ (7). Peut-être les paysages européens resteront-ils introuvables, tant que la culture européenne restera plurielle, ce qui est certainement souhaitable. Mais rien n’interdit de penser que des paysages puissent dire un jour l’identité européenne comme cela existe aux Etats-Unis pour la culture américaine (8). Quels espaces pourront y prétendre : la forêt des Vosges et la forêt Noire fusionnées en un seul massif coupé par le Rhin, ou l’Etna comme volcan européen ? Ceux qui pourront le dire n’auront plus les mêmes références culturelles que nous et probablement pas les mêmes horizons.

 

Pierre Donadieu

ENSP Janvier 1998

 

Notes :

 

(1) Girault René (édit.), Identité et conscience européennes au XXè siècle, Paris, Hachette, 1994, p. 15

(2) De Grève C. et Astier C. (édit.), L’Europe reflets littéraires, Actes et colloques, Klincksieck, I994.

(3) Dans Identité et conscience européennes, op. cit., p. 156, A. Fleury et R. Frank précisent que la mémoire des guerres reste nationale, même si les souvenirs de souffrances communes ont engendré des fragments de conscience européenne ; une conscience européenne qui s’appuierait sur des mémoires nationales n’aurait en fait pas de mémoire propre et à ce titre ne pourrait engendrer aucun sentiment européen.

(4) Boulay C. et Massau A., “Paul Morand, Alejo Carpentier, Frédéric Tristan ou le miroir européen de Venise“, in L’Europe reflets littéraires, op. cit., pp. 297-304.

(5) Dans L’impossible voyage, Payot Rivages, 1997, l’ethnologue Marc Augé interprète le parc comme un spectacle de spectacles ou chacun, petit ou grand, vient confirmer ou renouveler son capital d’images

(6) D’après Michel Prieur, séminaire ENSP du 29 01 98

 (7)  Collectif, Europe sans rivage, symposium international sur l’identité culturelle européenne, Albin Michel, 1988, pp. 252-254.

(8) Avec cette différence que les Etats-Unis sont un Etat fédéral et que, au mieux, l’Europe sera une confédération d’Etats.

      

Campagne "L'Europe, un patrimoine commun".

Ce texte de Pierre Donadieu fait partie du chapitre "La mémoire du paysage" de l'ouvrage "Carnet de campagne". Maîtresse d'ouvrage de la publication : Claudia Constantinescu.  J'espère que tous les exemplaires gardés dans les archives de l'Institut européen des Itinéraires culturels, distribués gratuitement, n'ont pas été jetés à la poubelle par les Directeurs responsables après que j'ai quitté l'Institut en 2011 (Michel Thomas-Penette). 


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